Axe MPIP : Médiations, Pratiques informationnelles, Patrimoine
Axe MPIP : Projets scientifiques 2025-2030
Responsables : B. Dufrene (Pr), O. Desfriches Doria (MCF),
Participants : M. Ihadjadene (Pr), A. Lezon (MCF), D. Lekic (MCF), Ph. Kislin (MCF), C. Boudjema (MCF), A. M. Chabin (PAST), B. Menon (MCF, 2018-2020), L. Grivel (MCF) et 11 doctorants (dont 4 ont soutenu).
Les chercheurs de l’axe MPIP envisagent à la fois de poursuivre leurs travaux sur des thèmes qu’ils ont déjà exploré en appliquant des méthodologies communes tout en diversifiant les terrains : cartographie des controverses, management de l’information, pratiques informationnelles, création de corpus éditoriaux concernant les patrimoines, productions numériques visant leur valorisation.
Dans les années à venir, les chercheurs de l’axe qui s’intéressent aux pratiques informationnelles visent à susciter de nouvelles interrogations étant donné que très peu de travaux scientifiques s’intéressent aux liens entre les pratiques, les méthodes et les connaissances en gestion de l’information. Ces travaux permettront de répondre aux enjeux de management de l’information en organisation, en temps de crise en particulier. Le développement des services et outils numériques dans les organisations, qui s’est encore accéléré à la suite de la crise sanitaire, les amène à élargir leurs travaux sur les risques informationnels en lien avec le management de l’information. Les organisations doivent faire face à des problématiques multiples qui constituent autant de voies pour de futures recherches : gestion des données de masse, questions autour de la stratégie de gestion et de la capitalisation des données, de la responsabilité et la traçabilité des données, de la sécurité, etc.
Une des perspectives de ces recherches comprend également l’étude de l’activité informationnelle, de la réalité quantitative des ressources informationnelles en organisation et du temps consacré aux activités du management de l’information. Ces travaux, manquants en SIC, contribueront à une compréhension de l’identité professionnelle des gestionnaires/managers de l’information. Ils permettront aussi de proposer une réflexion/discussion autour de la reconnaissance de l’activité informationnelle et du temps consacré au travail et aux activités de gestion de l’information. Enfin, les recherches sur les pratiques informationnelles vont s’élargir à d’autres acteurs/organisations. Les pratiques informationnelles en organisation ont été étudiées au niveau opérationnel aussi bien que décisionnel. Le prolongement de ces travaux consiste à s’intéresser davantage à la prise de décision dans différents contextes organisationnels et étudier les situations en lien avec la prise de décision. L’objectif sera de mieux comprendre les pratiques informationnelles des décideurs et/ou des instances décisionnelles afin de compléter l’approche de management de l’information stratégique. Ces recherches permettront de compléter nos premiers travaux et de modéliser les pratiques informationnelles des acteurs de décision. Ces travaux pourront être menés en collaboration et avec l’expertise de M. Arnaud Jules, directeur de stratégie sécurité de l’entreprise Orange et professeur associé dans le département des Sciences de l’information et de la documentation de l’université Paris 8, qui a rejoint notre équipe en septembre 2023. Par ailleurs, les questions de recherche évoquées pourraient être développées en collaboration avec des acteurs publics comme la Bibliothèque Nationale de France (DataLab), ou les Archives Nationales.
Les chercheurs du sous-axe “patrimoine” envisagent aussi d’explorer des nouvelles pistes en lien avec les évolutions technologiques et leurs effets sur la culture et le patrimoine : dans cette optique, les recherches s’élargiront au domaine de l’éducation à l’environnement et à la question du développement durable et interrogeront de manière privilégiée le metavers et son utilisation notamment dans le cadre de la muséologie des sciences. Cette évolution des questionnements va de pair avec une évolution des partenariats, un rapprochement est en cours avec le Museum d’histoire naturelle. Par ailleurs, un projet transatlantique (DRIDEM) pour lequel la réponse interviendra en juin 2024 s’inscrit aussi dans un axe politique sur le thème de la gouvernance de la démocratie. Les chercheurs de Paragraphe (axe MPIP et sous-axe patrimoine) interviendront sur la question des politiques culturelles mises en place pour les artistes migrants, leurs usages et leurs limites. Une publication synthétique sur le thème “Patrimoines et muséologies numériques” en lien avec les séminaires et les ateliers-laboratoires du master Patrimoines et musées est un projet structurant de l’axe.
Concernant l’analyse des controverses, des travaux sont en cours de construction, en collaboration avec le laboratoire MICA de l’Université Bordeaux III, autour de la conception d’un outil de construction de corpus robustes (au sens des sciences dites “dures”) et de la conception d’une IA d’analyse semi-automatisée pour l’analyse des argumentations. De plus, dans le prolongement du projet Polemika, certains travaux se poursuivent autour d’un générateur automatique d’arguments, auquel nous faisons contribuer les étudiants du Master 2 GSI, à travers des TD menés dans le cadre du cours intensif de “Système d’information et programmation Web”. Enfin un projet ANR est en cours : AMULEX, porté par le CEDITEC (UPEC), sur lequel Paragraphe est porteur d’un axe, permettra d’étudier l’expression politique ordinaire, en ligne à travers l’analyse trans-plateforme, outillée numériquement, de commentaires d’interviews politique lors des dernière présidentielles. Ainsi, ce travail permettra dans l’analyse fine des formes de prises de parole des citoyens, sur les réseaux en période électorale, de mesurer la nature agressive ou au contraire mesurée des propos, de repérer les formes d’arguments qui s’échangent sous forme de réactions aux interviews des candidats sur Youtube, Twitch, Twitter, et Instagram. D’autres dimensions d’analyse émergeront au fil des travaux dans ce projet qui a démarré en janvier 2024. A la croisée des SIC, de la sociologie et de l’informatique, ces travaux mettent en œuvre une interdisciplinarité, qui enrichira mutuellement les différentes parties du projet, mais également les citoyens, et le monde politique.